Les vices de la grande distribution:
Introduction :
La grande distribution se déshumanise. Il faut reconnaître qu'autrefois, elle pouvait encore jouer un rôle d'interaction social avec les clients. Elle employait beaucoup de main d'œuvre. L'humain était présent. Aujourd'hui, c'est l'ère de la digitalisation. Elle accentue la recherche de rentabilité et diminue les coûts de personnel. Les automates prennent place. Les clients s'occupent de faire la caisse. Tout est calculé pour maximiser la rentabilité.
Les distributeurs sont devenus le symbole du capitalisme immoral et de prédation. Tout comme les fast food, les centres commerciaux, elle s'est parfaitement adaptée à la politique de la ville. Elle vie de la consommation de masse au détriment la qualité. Elle écrase tout sur son passage et impose ses conditions aux autres. Elle maintient les citoyens dans un état de dépendance tout en leur fournissant des produits inutiles, superficiels ou de mauvaise qualité.
En tant que citoyen consommateur, nous avons un rôle à jouer. Nos choix influencent la politique commerciale des distributeurs. Il suffit de constater la tendance bio. Nous devons y réfléchir parce que la grande distribution concentre de nombreux vices. Quels sont-ils ?
1. Manipulation, arnaque et opportunisme commerciale :
La logique capitaliste fait que les supermarchés sont minutieusement étudiés et agencés pour inciter les clients à dépenser leur argent. C'est bien connu. Les friandises près de la caisse, pendant la file d'attente. Les produits plus chers bien à la vue du client et ceux de première nécessité à l'arrière du magasin afin que le client parcoure tout le magasin. Et ça marche, grâce à ces techniques de manipulation, les clients faibles d'esprit dépensent leur argent dans des produits superficiels.
Les distributeurs ont également la fâcheuse tendance à réduire les quantités de matière d'un produit en manipulant l'emballage et le packaging. Lorsqu'un produit est renégocié auprès d'un fournisseur, plutôt que le prix, c'est la quantité de matière du produit en question qui baisse. Le prix reste quasi stable. C'est une technique efficace négocié entre distributeurs et fournisseurs que le consommateur perçoit difficilement. Cette manipulation commerciale répandue dans la grande distribution explique sur le long terme la baisse du pouvoir d'achat. Sans oublier les promotions bidon conçues par les pros du marketing pour piéger le client, l'inciter à la dépense superflue, voire à l'arnaquer. Si on prend le temps de calculer les vrais besoins et de comparer les quantités, on constate que beaucoup de promotions sont absurdes.
Il arrive que les acteurs des grandes distributions soient condamnés pour entente sur les prix. C'est-à-dire former des cartels, se mettre d'accord et stabiliser les prix de certains produits. Cette pratique permet d'augmenter considérablement les revenus sur le dos des clients. Les peines d'amendes judiciaires sont bien inférieures aux gains obtenus par ces manipulations commerciales illégales. Le seul perdant reste le consommateur. Il ne sera jamais dédommagé.
Les distributeurs sont des opportunistes. La tendance bio est le meilleur exemple. Leur but ultime est de capter ce marché très porteur et de gonfler les marges. Il est évident que le bio devient un label purement marketing.
2. Le chantage et l'écrasement des fournisseurs par la puissance de l'argent :
Grâce à leur puissance d'achat, les distributeurs font constamment pression sur les fournisseurs pour obtenir les meilleurs prix par rapport à la concurrence. On pourrait croire que le consommateur est le grand gagnant de cette guerre des prix. En réalité, les distributeurs veulent capter toujours plus de marge au détriment du pouvoir d'achat des consommateurs.
Le système des pénalités calculé sur les ruptures de stock, les retards de livraison des fournisseurs est poussé à l'extrême. C'est une véritable source de revenus pour les distributeurs. On est à la limite du légal et dans certains cas clairement dans l'illégalité. Le but étant de prendre de l'argent aux fournisseurs. En particulier chez les petits et moyens fournisseurs plus vulnérables face aux mastodontes de la grande distribution. Lequel portera plainte contre son client distributeur au risque de perdre de gros contrats et détruire sa réputation. C'est du suicide. Les distributeurs abusent de leur domination.
3. La pollution et surproduction des déchets et emballage :
Les distributeurs sont de grands pollueurs. Cette pollution pourrait être très atténué si les consommateurs avaient du bon sens, de l'intelligence mais surtout la volonté de changer les choses. La grande distribution est pleinement acteur du capitalisme mondialisé et de prédation. Des fruits, des légumes hors saison et pleins d'autres produits sont achetés sur d'autres continents puis revendus localement. Toute la politique commerciale et la chaîne logistique des distributeurs sont établies sur le critère de rentabilité. Un même produit acheté à l'étranger peut coûter moins cher que localement. De même, un produit peut parcourir des milliers de kilomètres en bateau, avion, camion au lieu de le produire sur place. C'est la loi du marché. On retrouve des fruits et légumes d'été en plein hiver et inversement. La grande distribution ne tient pas compte de l'équilibre des saisons, de l'empreinte écologique, des conditions sociales des pays en voie de développements, des petits producteurs...Elle n'en a rien à foutre. Le seul but est l'argent. Le reste est secondaire.
Les distributeurs sont également responsables d'une production colossale et superficielle de déchets. Trop d'emballages, de papier film, de plastique, de cartons sont utilisés dans les magasins, en dépôt et dans la chaîne logistique. C'est le consommateur final qui doit supporter et traiter tous ces déchets. Il achète lui-même les sacs poubelles...dans cette grande distribution génératrice de déchets. Il est aberrant que notre société produise autant de déchets. C'est de la folie. Pour le moindre petit produit, il faut du plastique, des emballages, du papier film. De même pour les fruits et légumes en vrac. Il faut des sachets plastiques à tout va. Et pour stabiliser les palettes de transport et de livraison, on utilise énormément de papier film. Tous ces déchets plastiques sont difficilement recyclables et font que la terre, les océans sont des poubelles à ciel ouvert.
4. Le gaspillage alimentaire :
La grande distribution génère également un gigantesque gaspillage alimentaire. Beaucoup de fruits et légumes sont jetés parce qu'ils ne plaisent pas au visuel. C'est absurde mais c'est comme ça. Les clients sont moins tentés d'acheter des produits peu esthétiques. La logique capitaliste des distributeurs étant de considérer leur assortiment comme source de revenu. Ils achètent en masse les produits chez les fournisseurs pour obtenir les meilleurs prix et gonfler les marges à la revente. Pour ce faire, les fournisseurs suivent des cadences de production infernales imposées par la grande distribution. Ces derniers incitent à surconsommation. Les dates limites de consommation étant également calculé pour la rotation de vente des quantités astronomiques de produits sont gaspillés tant en magasin que chez les consommateurs. Les poubelles sont remplies de produits clairement consommables. C'est une catastrophe. Heureusement, il y a une prise de conscience et des banques alimentaires viennent récupérer des invendus. Mais le problème du gaspillage reste grave. Quel est l'intérêt de tuer des animaux, produire du fromage, du beurre, surexploiter la nature si c'est pour jeter une grande partie. Beaucoup d'animaux meurent et souffrent pour rien. C'est du non-sens total. Tout le système capitaliste de la grande distribution est à revoir.
5. La malbouffe et la maltraitance animale.
La grande distribution est responsable des maladies typiquement occidentales comme le cancer, le diabète, l'obésité, la tension artérielle. Elle distribue de la merde aux consommateurs.
La demande en produits bios, naturels et artisanaux est grandissante. Les gens font plus attention à ce qu'ils consomment. Quand on y pense, bio en grec signifie normal. Logiquement les produits non bio seraient anormaux et donc mauvais pour le consommateur.
Les distributeurs asphyxient les petits et moyens fournisseurs en les obligeant à augmenter constamment leur production pour réaliser des économies d'échelles. Cette logique capitaliste mène à des dérives grave comme la maltraitance animale pour la production d'œufs, de viande, de fromage ou de lait. Les animaux sont considérés comme des sous-produits dont l'unique vocation consiste à les rentabiliser le plus rapidement possible. Les vaches se font inséminés (j'appelle ça un viol) tout au long de leur existence pour qu'elles soient en gestation et produisent en continue d'énormes quantités de lait pour la fabrication de fromages, de beurre. Les vaches souffrent de ces méthodes car leurs pies sont trop usés et très sensibles. Peu de gens le sait. Quant au veau, il est retiré de sa mère pour terminer dans les assiettes. On ne devrait plus acheter de la viande, du lait et autres aliments issus de la grande distribution. Les élevages intensifs sont des enfers, des camps de concentration pour animaux. Acheter ces produits, c'est soutenir la cruauté des élevages industriels, fournisseurs de la grande distribution. Il est de même pour les fruits et légumes. Les élevages intensifs utilisent des pesticides pour maximiser les rendements. Les industriels ajoutent quantités invraisemblables de sucre, de sel et conservateurs dans tous leurs produits. Que ce soit l'obésité, les cancers, la tension artérielle, le diabète, le cholestérol...Ces maladies sont malheureusement devenues très courantes. Il y a un véritable génocide alimentaire. C'est évident. La grande distribution et les industriels de l'alimentation ont une grande responsabilité.
6. Conclusion :
Il est nécessaire de réfléchir et de s'éloigner des chaines de distribution. Ils sont trop puissants car peu nombreux. Leur influence est grande et néfaste tant pour les fournisseurs que les consommateurs. Ils vendent des produits de mauvaise qualité et sont opportunistes. Ils suivent la tendance bio tout en maintenant leur prédation commerciale. C'est incompatible. Les distributeurs sont des temples de la consommation. La nourriture, les produits sont marchandés, spéculés, achetés, vendus, consommés, jetés. On est plus dans la notion d'hygiène alimentaire, d'équilibre, de commerce équitable, du respect des saisons, des petits agriculteurs...mais dans la prédation capitaliste.
La politique de la ville nous maintient dans un état de dépendance. On a plus le temps de cultiver, de cuisiner, de manger sainement. La distribution est là pour répondre à notre mode de vie malsain et speed. C'est là l'erreur. Notre façon de vivre n'est pas normale. L'alimentation détermine notre personnalité et de notre santé. Pourquoi autant de gens sont en mauvaise santé ?
En fin de compte, la
guerre de prix ne pourra pas durer dans le temps. A long terme, tout le monde
sera perdant. Les fournisseurs perdront de l'argent et ne pourront plus suivre la
cadence de production infernale imposée par leur client. Ils mourront de la
concurrence exacerbée. Seuls les plus gros fournisseurs resteront compétitifs. Le
client sera condamné à consommer des produits toujours plus mauvais au détriment
de la qualité. Il est donc nécessaire de s'informer, s'émanciper, réapprendre à
cuisiner et privilégier les circuits courts.